Un pas vers l'avant, un autre vers l'arrière. Se pratiquer jusqu'à connaître la danse par coeur, les yeux fermés. S'être souvent fié à la musique pour commencer de nouveaux pas et voler vers une nouvelle aventure. Créer soi-même des expériences, de nouvelles facettes de danse et tournoyer. Ne pas être capable de montrer aux autres membres son activité devenu quotidienne, avoir peur de se faire juger par les garçons. Aimer la danse comme eux mais peut-être un peu trop. Vouloir faire sa vie plongée dans ce métier, comme tout ceux qui entoure. Tout ceux qui donne la réplique. Tout ceux qui sont continuellement dans l'ensemble de ton oeuvre. Aimer un peu trop son métier, tout prendre à coeur. Et continuellement vouloir s'améliorer. Vouloir devenir comme ses mentors, comme ses idols de jeunesse. Comme ceux qu'on a vu si souvent à la télévision et qui maintenant, reçoivent des prix devant ses yeux ébahis. Vouloir devenir comme eux, ne rien regretter. Toujours persévérer, se rendre plus fort de jours en jours.

Posséder une souplesse que bien des gens envie. Possédez un tempo que d'autre aimerait un peu trop. Danser sur n'importe quoi, n'importe où. Passer son temps en salle de danse, ne pas se fier aux heures ni aux jours qui continuent de tourner sans demander leur reste. Avoir mis en boucle une chanson qu'on aime, qu'on arrive à suivre. Une chanson lente dans son ensemble, assez pour arriver à danser de manière sensuel devant le grand miroir devant. Les yeux fermés, les pensées dirigées vers une seule et unique personne. Une amie de base, la soeur d'un confrère de travail. Une jeune femme qui fait chavirer trop fortement un coeur déjà meurtris par un passé non désiré. Une jeune femme à peine majeure, qui ne désire que vivre sa vie. Et surtout avec son petit ami qu'elle possède, bien entendu.

Une main qui dérive vers son propre cou, de manière un peu trop étrange pour être bien vue en concert. Un déhanchement quelque peu provocateur. Vouloir devenir ce genre de personne qu'on appréciait moins lorsqu'on était trainer. Devenir cette personne qui plait aux gens en général. Vouloir devenir cette personne qui pourrait faire changer d'avis bien des artistes en devenir. Garder les yeux fermés, marmonner quelques paroles de la chanson pour s'aider à bouger, pour savoir où poser pieds. Avoir répéter quelques fois cette chorégraphie seul, dans sa chambre en premier lieu. Avoir été gêné de la montrer aux autres membres du groupe, avoir cru bon de trouver un lieu pour s'entrainer sans déranger les autres. Pour n'être que seul avec soi-même. Ou l'espérer dans tout les cas.

La chanson en question:

En retard. Les pensées de la jeune femme trop tournées vers ce jeune homme qui était soit en train de l'attendre, soit en train de vouloir être seul. Seul avec ses pensées qu'elle ne pouvait qu'imaginer. Elle ne savait pas quoi penser. Danser était son exutoire. Sa façon de penser à autre chose que cette vie simple aux yeux de tous, mais compliquée à ses propres yeux. Sa vie amoureuse n'avait rien de facile. Elle lui faisait croire que son coeur était pris, mais bien sûr, c'était faux. Du moins, pas par une autre personne. Elle voulait et ne voulait pas être avec lui. Se protéger de ses sentiments. Ou peut-être le protéger d'elle. Elle qui n'a pas de grande expérience amoureuse et qui voyage, qui s'amuse, qui est, finalement, encore toute jeune.

Finalement, l'envie est plus forte. L'envie de le voir, de danser avec lui, de se plonger dans la musique, dans une chorégraphie improvisée. Alors elle arrête de se regarder dans le miroir, se posant trente-mille questions, et se sourie à elle-même. Comme pour se persuader que rien ne peut l'atteindre. Même pas ses propres sentiments. Et, plus elle s'approche de la salle, plus elle entend la musique. Une musique qu'elle apprécie, oui, et sur laquelle elle se sent tout à fait de danser.

Prenant son courage à deux mains, elle pose son sac et rejoint celui qu'elle fait passer pour son ami, et surtout qui est celui de son frère. Une main sur sa propre nuque, une autre qui se glisse délicatement sur celle du jeune homme, elle se voit porter hors du temps. Hors de tout. Un bref frisson la parcours et elle danse. Avec lui. D'abord un peu éloignée, puis elle se rapproche. Elle ne veut pas le brusquer, mais elle aimerait presque que sa main vienne se positionner dans le creux de son dos pour la guider un peu plus.

Les pensées divaguent, ne tiennent plus la route. Sentir sa propre mentalité prendre le large depuis trop longtemps. Espérer plus. Espérer mieux. Ne pas convenir à ses propres attentes, à ce qu'on aspire dans la vie. À ce qu'on désire vraiment. Vouloir être comme les autres garçons. Vouloir être comme ceux qui sont capable d'inviter une fille à prendre un verre ou même, à manger une glace sur le bord d'un vieux taudis. Arriver à inviter une amie sans devoir sans cesse se dire qu'elle refusera. Parce que la vie va ainsi. Ne pas vouloir la voir partir, se cacher, obtenir un passe pour ne plus se faire approcher. Avoir des problèmes avec son grand frère, un ami de longue date désormais. Ne pas s'être accordé directement avec lui dès les premières minutes et comprendre pourquoi. Question de défis, question de défaillance en la confiance. Penser se faire juger. La soeur, gamine à l'époque, non intéressante dès le premier regard. Et pourtant ...

Le temps change, les gens changent aussi. Les gens deviennent autres, maitrise mieux la langue. La danse. Elle devient plus vieille, plus mature, plus femme. N'avoir que des yeux pour elle depuis des mois. Peut-être un an, peut-être un peu plus. Toujours la voir comme la petite soeur de Kai, comme celle que l'on doit protéger à tout prix. Celle qui vient de prendre son envol et qui donne la réplique à de moins bonnes chanteuses qu'elle. La voir sourire et être sur un nuage. Vouloir s'envoler avec elle ... Comme avec cette chanson. Poser un pied devant l'autre, tendre la main vers la droite. Les yeux fermés, répéter le même mouvement qui devient bien trop familier avec le temps. Ne pas être capable de faire l'interprétation seul mais avoir désirer la compléter ainsi aujourd'hui. Ne pas déranger personne. Surtout pas elle. Vouloir la voir mais un peu de loin. La savoir en couple, heureuse, peut-être amoureuse. Mais d'un autre. S'en réjouir pour elle, vouloir arrêter de se jouer des films et penser à plus lorsqu'elle se retrouve dans la même pièce.

Un autre pas de côté, la voix de l'artiste qui monte d'un cran. Posséder la chanson, la danse. Cette danse. Celle que l'on connait par coeur, avec elle. Seulement elle. Ne pas en avoir parlé avec Kai, gardé ce petit moment secret avec sa jeune soeur. Un secret partagé qui ne fait de mal à personne. En surface, du moins. Le coeur qui se déchire à chacun de ses sourires. Le coeur qui veut s'arracher dès qu'elle porte un soupir. Rêvasser. L'imaginer là, tout près de soi. Tendre la main, elle s'y accroche. Un pas sur le côté. Entendre le sien directement après, en symbiose. Posséder le plancher de danse et elle, la salle au complet. Toujours les yeux fermés, poser une main dans son dos pour la rapprocher. Trop près, toujours trop près. Rêve éveillé de milles frissons. Possibilités infinis d'une nuit sans lune. Recherche partenaire de danse sensuel, sachant cacher la vérité au grand frère un peu trop papa-poule.

Si la jeune femme se laisse porter par la musique, elle n'en éprouve pas moins des frissons dès qu'il pose sa main sur elle. Des frissons mais pourquoi ? Parce qu'elle a froid, peut-être. Ou pire, parce qu'elle ressent quelque chose alors qu'elle se l'interdit. Trop bien, trop beau, trop intelligent, pour elle. Elle ne peut se résoudre à le laisser entrer dans sa vie de cette manière. Oh, elle le voudrait, au fond, mais elle n'y arrive pas. Parce que c'est trop difficile de se dire qu'elle pourrait le perdre, sans doute. Parce qu'une fois lancée, elle ne pourra pas revenir en arrière si les choses se passent mal. Un couple, ce sont des hauts et des bas. Un couple, ça peut se séparer et redevenir de parfaits inconnus. Alors comment faire ? Comment faire pour le garder prêt d'elle sans jamais le perdre ? Eh bien en le laissant à distance de sa vie amoureuse. Est-ce une bonne idée ? Sûrement pas. Mais c'est la seule qu'elle ait.

Les pas s'enchaînent, le temps aussi. Le début de la fin arrive. La musique va donc s'achever. Et là, ils devront se parler. Elle devra avoir l'air indifférente. Ou, tout du moins, elle devra donner l'impression qu'elle n'est pas intéressée par lui. Ce qui ne sera pas facile, elle le sait. Et, alors que la musique s'achève, la jeune femme se retrouve collée au jeune homme, dans ses bras, tout prêt de son visage. Elle est bien, un peu trop bien, et alors que sa respiration commence tout doucement à se calmer, elle ne trouve qu'une chose à faire : le prendre dans ses bras pour le remercier de cette danse ainsi que pour le féliciter. Après tout, ne pas voir son visage serait peut-être plus simple pour elle.

Puis, lorsqu'ils se détachent, Bahiyyih regarde Beom avec un sourire pincé. "Bien joué.". souffle-t-elle alors, pour le féliciter de sa performance. Elle est encore déstabilisée par l'étreinte qu'ils ont eu, par cette danse un peu trop sensuelle aussi.

Une danse un peu trop collé avec soi-même, l'esprit bien encré dans des mouvements importants. Des pas de danse qu'on a pu répéter des dizaines et des dizaines de fois devant ce même miroir ou dans sa propre chambre, à l'abris des regards. Avoir travaillé sur ces pas avec la belle, lui avoir montré quelques fois et soudainement, un duo a été créé pour entreprendre des pas endiablés. S'amuser, aimer ce qu'on pratique. Et encore plus avec elle.

Avoir fermé les yeux dès le départ, essayer de calculer ses pas pour ne pas se tromper et entrer en collision avec le miroir ou le mur à sa droite. Y parvenir. Sursauter légèrement lorsqu'une pression se fait dans une main mais continuer tout de même. Pour ne pas perdre le rythme, pour ne pas stopper quelque chose de déjà excitant. Réduire l'espace entre eux, réduire la moindre petite espace pour ne faire qu'un avec la belle à ses côtés. L'apprécier bien plus qu'on ne prétend, mentir à son frère lorsqu'il est mention d'elle et de ses prouesses. Dire qu'on ne connait pas son emploi du temps, qu'on ne s'occupe pas de son groupe et de ses chansons. Les écouter en silence, couché dans son lit, à l'abris des regards. Les aimer, aimer ses danses, ses habiletés. Mais garder ça pour soi. Ne pas vouloir se faire juger par les autres, espérer que Kai puisse ne pas porter de mention.

Être ami avec Bahiyyih depuis un certain temps. Le garder pour soi. Savoir que les autres sont au courant mais pas de tout. Passer un peu trop de temps avec elle, assez pour se poser de sérieuses questions sur son propre état d'esprit. Se savoir amoureux d'elle, le savoir depuis un peu trop longtemps. Dès que le regard se pose sur son grand frère, essayer de penser à autre chose, ne pas vouloir avoir ce genre de discussion avec lui. Regretter le simple fait de penser à elle lorsqu'on est seul, lorsque le sommeil n'arrive pas. S'en vouloir, continuer de se poser des tonnes de questions. À chaque fois que le regard s'attarde un peu trop sur la jeune femme, comme à chaque fois qu'on passe quelques minutes en sa compagnie.

La musique s'arrête, ouvrir les yeux. La voir tout près, prendre peur légèrement. Comme à chaque fois qu'elle est dans la même pièce et que vous n'êtes que tout les deux. Regretter que le grand frère ne soit pas présent pour elle. Ce dernier donne vaguement des courants refroidissants plusieurs ardeurs. Elle s'avance, ne plus savoir comment agir avec elle lorsqu'elle prend l'initiative de se recoller. Passer une main dans son dos pour la coller légèrement à soir, le coeur qui bat anormalement vite. Garder le silence pour ne pas la faire fuir ou même, pour ne pas se faire fuir lui-même. Elle lâche prise, prononce quelques mots et lui, il l'a reprend dans ses bras pour fuir son regard envoutant. La serrer contre soi, quelques secondes de plus. Heureux de te voir, tu m'as vraiment manqué. Avoir passé la journée d'hier avec elle mais pas depuis ce matin. Ce manque qui se fait de plus en plus présent dès son absence. L'envie de rester auprès d'elle, de la faire rire et d'être le seul à pouvoir la voir dans cette position.

Ne pas pouvoir s'empêcher de ressentir quelque chose. Quelque chose qui lui fait peur, pourrait faire fuir la jeune femme. Et pourtant. Oui, pourtant, elle ne voulait pas partir. Rester prêt de Beom le plus longtemps et le plus souvent possible était une chose qu'elle cherchait. Dans ces moments là, la belle se demandait comment il faisait pour ne pas remarquer qu'elle passait plus de temps avec lui qu'avec son frère ou, surtout, qu'avec quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre étant fantôme. Ce quelqu'un d'autre que Beom pense être le petit ami de la jeune femme. Il est loin d'être bête, mais il n'est pas tout à fait lucide lorsqu'il voit les appel de détresse de Bahi. Peut-être même qu'il ne les voit pas. Ces appels qu'elle lance pour lui dire : "Aime moi, s'il te plaît. Vois que je le fais aussi.". Aveuglé par la certitude qu'elle a un petit ami, c'est sûrement ce qu'il est. Ca ne peut être autre chose.

Et, lorsqu'il la reprend dans ses bras, elle ferme les yeux. Comme pour savourer ce moment. Ce moment contre son coeur qui bat vite. Elle met ça sur le compte de la danse, de l'effort, cependant. Puis, il dit qu'elle lui a manqué. Ils se sont vu la veille et si d'ordinaire elle aurait rie, là, elle ne peut s'empêcher de se dire que lui aussi. Mais alors qu'est-ce qui l'empêche d'aller plus loin ? De lui crier qu'elle a des sentiments. Parce qu'à l'évidence il ressent également quelque chose. Sûrement la peur. La peur d'être trop. Trop novice en couple, parce qu'elle ne l'a jamais vraiment été. Trop...sérieuse ? Trop...indécise. Pourtant c'est ce qu'elle est, là, maintenant, indécise. Elle voudrait plus mais elle a peur alors elle fiât croire qu'elle a quelqu'un. Ou, en tout cas, ne détrompe pas son "ami".

"Toi aussi, tu sais. Même si on s'est vu hier.". Elle ricane très légèrement. Est-ce nerveux ? Sans doute. Ou peut-être qu'elle se dit qu'il faut rester normale en sa présence. La belle, en tout cas, ne se recule pas cette fois, laissant cette initiative à Beom. Pourtant elle ajoute : "Tu vas bien ?". Question qui risque de désarçonner le jeune homme.

Si Kai sait, Kai tuera. Cette impression continuelle, quoi qu'on pense, quoi qu'on décide de faire. Passer du temps avec sa jeune soeur est devenu une activité plus que préférée. Passer du temps avec elle revient à passer la meilleure journée de sa vie. Et en vouloir toujours un peu plus. À chaque instant, la vie change et on change avec elle. On vieillit, notre perception aussi. L'avoir connue jeune, sans même aucune expérience pour la danse ou la chanson. L'avoir vu grandir, changer, devenir une femme. La savoir encore jeune, non majeure dans bien des États. Vouloir tout de même passer du temps avec elle, vouloir la voir sourire. Et la rendre heureuse. Plus que quiconque.

Être ami avec son frère, passer du temps également avec lui. Travailler ensemble, vivre ensemble. Essayer de ne pas faire de broutilles pour rien. Avoir des sentiments pour la jeune Huening, ne pas se le cacher. À soi, ouvertement. Aux autres, c'est tout autre. Avoir peur du jugement et de se tromper. Qu'elle puisse en rire, se faire recaler comme l'ami de son frère et qu'elle puisse vouloir passer à autre chose. Autre chose sans toi. Le comprendre, ne pas être idiot. Passer du temps à danser ne se résume à rien de plus qu'une forte amitié. Et les pas de danse qui ne trompent personne pourtant. Les mêmes gestes à répétitions qui finissent par faire douter les gens. Les autres. Soi-même.

La prendre dans ses bras, la serrer contre soi. Encore une fois. Être bien là, se dire que c'est de même pour elle. Vivre dans l'interdit, dans un monde bien plus que fabuleux. Et prendre son temps pour respirer, pour garder des brides d'émotions pour soi, enfouis dans la tête. Pour les garder à vie, lorsqu'elle décidera que toute cette histoire a été assez joué. Qu'elle décidera de retourner parmi les siens. Ne pas vivre dans le même monde. Y faire attention, vouloir le faire mais être totalement différents. À chaque moment de la vie. Mouais, hier. Le savoir, s'être ennuyé tout de même. Vivre dans son propre monde remplis d'insécurités. Et le faire sentir, très certainement. Rire jaune, rire avec elle. Se trouver idiot et savoir qu'elle le pense aussi. Ou bien, le penser. Tout va bien ... Et toi ? Esquiver son regard, éteindre la musique. Un fond de l'une de vos chansons, l'une de vos premières que tu détestes très profondément. Une que personne du milieu ne veut rechanter. Avoir vieillit, passer ses journées à essayer de changer d'apparence. D'effacer le petit être timide du début, celui qui avait de la difficulté à faire un pas devant l'autre sans se mettre à chambranler. C'était avant. Avant toute cette réussite et l'envie de persévérer quoi qu'il puisse arriver.

Prendre son temps pour se rapprocher d'un sac qu'on a emmené, avant les premiers pas de danse. Il y a de cela quelques heures. Y avoir passé la journée, encore une fois. Passer des heures sans s'en rendre compte, enfermé dans son propre monde. Encore une fois. Attraper une bouteille d'eau, la lui lancer sans même y faire attention. Comme on fait avec les mecs, avec ceux qui restent bien à l'écart et c'est parfait ainsi. Lui lancer la bouteille, cette dernière l'esquive, se dirigeant vers le fond de la pièce. Désolé ... Un nouveau sourire, une manière de se montrer désolé mais en même temps, démontrer que l'esprit est ailleurs. Encore une fois.

Aussi bizarre que cela puisse paraît, Bahiyyih n'avait pas peur de son frère. En réalité, elle n'avait même pas pensé à sa réaction. Une réaction qui, pourtant, pourrait sans doute être disproportionnée, c'était certain. Ces pas de danse étaient importants pour la jeune femme. Ils montraient que les deux jeunes gens étaient proches, qu'ils avaient quelque chose en commun. C'était plus que rassurant. Parce que s'ils n'avaient plus rien en commun, ils n'avaient donc plus aucune raison de se retrouver. Fort heureusement, ils avaient la danse en commun, entre autre, ils pouvaient donc se retrouver tous les jours s'ils le voulaient. Bahiyyih en était plus que soulagée.

Mais là, alors qu'il la prenait dans ses bras, qu'il la serrait légèrement, elle ne pu et ne voulu s'empêcher de penser à ce qu'ils pouvait arriver si elle avouait tout. Il suffirait d'une conversation, de la vérité, et les deux seraient peut-être plus heureux que jamais. Mais pudique, voilà ce qu'est la chanteuse. Elle est pudique et n'ose pas. Il faut dire qu'elle n'a jamais eu de relation sérieuse, encore une fois, et que si jamais ils se mettaient ensemble, ce serait forcément sérieux, n'est-ce pas ? Tellement de paramètres étaient pour. Mais d'autres étaient contre. Et cela suffisait à faire penser à la jeune femme qu'il fallait qu'elle se dispense d'exprimer ses sentiments.

Pourtant, lorsqu'il la relâcha, elle ne peut s'empêcher d'être déçue. Ses bras si réconfortants, si beaux et si doux étaient plus que bienvenus autour d'elle. Mais elle ne le dit pas. Parce que, visiblement, la communication n'était pas leur fort. "Ca va..." fit-elle alors en réponse à la question du beau brun. Mais lorsqu'il se dirigea vers le sac, qu'il s'éloigna, elle eu l'impression d'être...vide. Comme si on lui arrachait une partie importante d'elle-même. Qu'est-ce qui lui prend ? Qu'est-ce qu'elle ressent réellement ? Est-ce de simples sentiments, de l'amour ou de la passion ? Une sorte de dépendance affective peut-être. Mais tout le monde le sait, c'est mauvais. Alors dans ses pensées, elle ne voit pas Beom lancer la boutique, mais elle la voit arriver. L'esquivant, elle ne peut faire autrement. "C'est rien...". Un petit rire nerveux sort de sa bouche, qui ne manquerait pas d'interloquer son frère ou sa soeur. Mais là, il est question de Beom. Celui qu'elle...veut ? Enfin, peu importe. Elle se dirige vers la bouteille, ne sachant pas si il la ramasserait avant lui ou si elle serait la première. Une sorte de course s'ensuit à qui la ramasserait en premier. Un rire sincère qui s'échappe de la bouche de la blonde, fière d'elle, comme une enfant.

Ne pas y penser, l'esprit vagabonde vers un autre espace. Un autre lieu. Une autre personne. Penser au frère de la belle et à tout ce qu'il pourrait dire. Qu'il pourrait faire. Le savoir protecteur mais ne pas savoir jusqu'à combien. Jusqu'où il pourrait aller pour protéger sa jeune soeur. Surement loin. Surtout pour la garder auprès de lui. Ne pas être fier de ce qu'on ressent pour la plus jeune, la savoir encore jeune. Pas encore totalement majeure. En avoir légèrement honte, avoir peur que les gens puissent comprendre à tort ce qui se passe. Ou se faire juger pour avoir des sentiments pour la jeune soeur d'un collègue de travail. Choisir la facilité, choisir dans son cercle d'amis. Savoir que le coeur ne choisit pas ainsi, que ce dernier a pris en compte une liste d'évènements et qu'un choix a été fait. Même bien plus que fait. Une gêne certes empêche toute logique d'agir ou de parler. De s'exprimer comme il se doit et de faire face à la réalité.

Montrer qu'elle nous a manqué, qu'on s'ennuie sans elle. Comprendre qu'on a encore été ensemble il y a moins de vingt quatre heures et se sentir un peu niais pour le coup. Le savoir mais elle nous manque à chaque seconde, à chacune de nos respirations. Comme un besoin vital de la savoir là, tout près. De savoir qu'elle va bien, qu'elle peut sourire et rigoler en toute sécurité. Lui lancer une bouteille d'eau, l'esquiver de justesse et la bouteille qui roule au fond de la pièce. S'excuser pour son agissement, avoir eu l'esprit porté ailleurs, encore une fois. Penser qu'à Kai et à ce que les autres garçons pourraient penser. Avoir eu quelqu'un dans sa vie, il y a peu de temps. Ne pas l'avoir présenté aux autres garçons, ne pas avoir été prêt à le faire. Peur de se faire juger, qu'ils ne puissent rien comprendre. Avoir perdu gros entre ses bras, avoir compris son erreur par la suite. Regretter chaque seconde avec elle, regretter chaque petit moment dépensé en sa présence. Ne plus avoir de contact avec elle, son label refusant tout contact avec d'autres groupes. Et se sentir bien plus léger depuis.

La bouteille roule, s'arrête au bord du miroir, un peu plus loin. Bahiyyih s'élance pour aller la chercher et faire de même. Savoir qu'elle arrivera avant nous mais tester le voyagement tout de même. Au pas de course pour commencer, prendre son envol pour la suite. Arriver à sa hauteur, la pousser légèrement, comme on fait avec les garçons. La prendre pour l'un d'eux, parfois. Ne pas la prendre avec des pincettes et aimer cette proximité si familière avec elle. Attraper la bouteille d'eau, la cacher derrière son dos pour continuer le jeu. Se perdre dans ses yeux lorsqu'on les poses dans les siens, sourire à ce visage si angélique.

Lorsque Bahi s'élance pour aller chercher la bouteille, elle se doute bien que Beom le fera aussi. C'est ça, le plus drôle. C'est également ça qui montre leur complicité. Avec ce qui suit. Cela se passe rapidement. Le jeune homme la bouscule gentiment, puis cache la bouteille derrière son dos. La respiration de la belle ralentit un instant avant de s'élancer dans une course à l'amour. Elle cherche. Elle cherche le jeune homme et rie en essayant de récupérer la bouteille. Yeux doux ne fonctionnent pas, aller vite ne fonctionne pas. Alors elle penser à quelque chose. Quelque chose qui fait qu'elle sait que son coeur louperait des battements. Mais elle le fit quand même. Elle s'approcha doucement. Tout doucement, tel un félin guettant sa proie, puis se jeta à son cou. Bras autour de celui-ci, jambes bien fixés par terre, elle entreprit de lui prendre la bouteille des mains en descendant un bras petit à petit. Pourtant, l'une de ses mains vint se poser dans son cou, et l'autre dans ses cheveux, comme pour l'enlacer. Ses yeux plongèrent dans les siens et...il est beau. Il est tellement séduisant. Adorable. Il a du charisme et il bouge bien. Il sent bon, malgré l'effort de la danse un peu plus tôt.

Alors une petite chose coupa ce contact. S'il y a quelques secondes, les deux jeunes gens étaient yeux dans les yeux, maintenant, Bahi s'éclaircit la gorge d'une fa!on plutôt douce et presque enfantine, avant de se reculer et de baisser les yeux. Pourquoi jouer avec le feu ? Parce que c'était exactement ce qu'elle faisait. Jouer avec le feu. Elle ne devrait même plus venir aussi souvent danser avec lui. Pourtant c'était impensable de le faire. C'était si important pour elle, leurs moments. Et si...Et s'ils allaient plus loin ? Est-ce que ça ne gâcherait pas toute leur relation ? Après tout, s'ils venaient à aller plus loin, puis finalement par se séparer...rien ne bon ne pouvait en ressortir. De la tolérance, à la limite. De la haine, au pire. Mais est-ce que Bahiyyih pourrait, un jour, ne serait qu'un peu, haïr Beomgyu ?

Sourire si angélique, si magnifique. Trouver que son prénom lui va à ravir, ne pas entendre ce dernier bien souvent. Savoir qu'elle est unique et souvent, avoir peur de la perdre pour cette raison. La savoir proche des autres terrifie. La savoir amie avec d'autres en fait aussi partie. Ne pas être très gros lorsqu'elle se trouve à proximité, être souvent à l'Ouest lorsqu'elle pose des questions. Lorsqu'elle décide même de respirer. La trouver si adorable. Attraper la bouteille, la cacher derrière son dos. Ne pas vouloir la lui redonner. Seulement s'amuser. La trouver magnifique lorsqu'elle pioche du pied et qu'elle décide de faire de l'attitude. Espérer qu'elle puisse en faire encore une fois. Vouloir garder cette image en tête. À jamais.

Elle s'approche, continuer de sourire. Mais le perdre plus qu'elle avance. Commencer à paniquer légèrement lorsqu'elle pose ses mains contre ton cou. La fixer dans les yeux, regretter d'être aussi nerveux que présentement. Être aussi perturber. La trouver un peu trop proche, ne pas oser continuer de la regarder dans les yeux et se faire violence pour ne pas poser ses mains sur ses hanches pour la rapprocher un peu. Être nerveux, timide, ne pas savoir comment aborder le sujet. Garder la bouteille cachée derrière son dos, faire pression sur cette dernière pour la garder plus fortement dans sa propre main.

Mais elle se recule. S'éclaircie la gorge et fait quelques pas vers l'arrière. Se sentir inutile, complètement absorber par son aura. Ne vivre que pour elle et que pour ce qu'elle peut penser. Réaliser. Savoir que son frère serait contre cette histoire et ne pas vouloir en profiter. Se sentir pitoyable lorsqu'elle prend ses distances, ne pas vouloir continuer de la regarder reculer. L'avoir trouvé proche, certes mais l'avoir dans sa bulle parait possible. Beaucoup trop possible. Reposer un nouveau sourire sur ses lèvres, faire un pas vers elle. Et lui embrasser la joue droite. Comme une sorte de récompense, lui donner la bouteille pour la suite. Tu as gagné. Aucune intention de continuer à se rendre soi-même mal à l'aise par la proximité. Et refléter ses propres démons sur son amie. Je pensais nous inscrire à une sorte de défis, à la fin du mois. Tu veux bien être ma cavalière pour quelques pas de danse à nouveau ? Lui demander gentiment, savoir que son frère, et même sa soeur, seront là pour regarder. Savoir que la dernière danse faite ne sera pas possible, être beaucoup trop collés pour donner cette image à la parenté. Savoir qu'elle est encore jeune et aussi, inaccessible. Si ton petit copain est d'accord également. Désirer avoir sa bénédiction. Ne jamais parler de lui, ne pas se souvenir d'en avoir fait mention depuis le début. Mais c'est ainsi qu'on l'imagine. En couple. Amoureuse. En couple et vachement amoureuse.

Alors que Beom décide de donner la bouteille à la belle blonde, celle-ci la prend, lui frôlant la main. Elle n'en peux plus. Elle veut plus. Mais elle sait qu'elle ne peut pas. Du moins elle s'en persuade. Après tout...après tout c'est comme ça. Leur relation ne peut changer. En mieux, puis en pire. Mais il y a toujours ce si. Oui, ce "et si ça marchait ?". Après tout, se séparer n'était pas dans les projets de la jeune femme. Ne pas pouvoir s'empêcher, pourtant, de penser au pire, puis au meilleur. Elle est belle, la vie. Mais elle est compliqué, aussi. Pourquoi l'amour est-il toujours aussi difficile à avouer ? Et pourquoi ? Pourquoi Beom avait-il parler de son petit-ami ? Elle n'en a pas ! Elle a envie de le crier, mais ce n'est pas son genre. Elle ne crie pas, Bahi. En revanche, elle parle pour elle-même. Ou elle parle tout doucement, d'une voix douce, mais basse. "Je n'ai pas de...". Mais elle se ravise. Elle brûle d'envie de dire à Beom qu'elle veut plus. Que ses lèvres, son visage si beau et si harmonieux hante ses nuits. Mais elle n'y arrive pas.

Bon sang, Bahiyyih, dis quelque chose ! Tu peux le faire, non ?

Mais elle se ravise, alors qu'elle lève la tête, auparavant baissée, vers celui qui pourrait être l'amour de sa vie si elle arrivait à dire quelque chose. Et si...ce n'était pas l'amour de sa vie, mais l'amitié de sa vie ? Oh, non. Tais toi, tu ne peux pas penser à autre chose ? Pourquoi est-ce si compliqué ? "Beom..." fit-elle alors, la voix cassée. Chose qui ne lui arrive absolument jamais d'habitude. "Je...". Elle ravale un sanglot. Elle n'aime pas pleurer devant lui, mais elle ne peut s'empêcher de se dépêcher d'aller dans ses bras. Vouloir sentir son contact. Vouloir tout lui dire, mais que quelque chose l'en empêche. "Excuse moi..." fait-elle alors, la tête niché au niveau des pectoraux du brun.

Avoir osé briser ce lien qui unis deux personnes totalement différentes mais totalement pareilles en même temps. Avoir posé ses lèvres sur sa joue avant de lui avoir donné la bouteille. Avoir pensé recevoir un sourire en retour ou même, une légèreté rougeâtre sur ses joues. Mais rien de ceci, elle bloque sur quelques paroles. Assez pour nous faire baisser la tête et regretter son précédent geste. Ne pas être ainsi envers tout le monde, surtout pas pour la petite soeur d'un ami. Regretter son geste et savoir qu'on le regrettera pendant longtemps. Avoir fait un pas vers elle et ... Continuer de se dire que garder silence sur ses sentiments est la meilleure des choses à faire.

Trop jeune. Trop belle. Trop amie avec les autres garçons. Elle ne peut s'intéresser à quelqu'un comme toi. Pas ainsi. Pas comme l'amour d'une vie ou même, qu'une simple aventure. Une histoire sans lendemain, vouloir bien plus. Trop vieux, trop con. On ne fait pas le poids contre les autres qui lui tourne autour. Comme cet homme sans visage ni prénom, cet homme qui doit prendre soin d'elle et la protège. Ne pas vouloir voler une place déjà trop prenante, ne pas être à la hauteur de rien ni personne. Vouloir s'excuser à l'entente de son surnom, comprendre que quelque chose ne va pas. Avoir trop parlé, avoir pris trop d'initiative. Regretter, encore une fois. Avoir l'impression de ne faire que ça, regretter. Encore et toujours, une addition beaucoup trop grande depuis les dernières minutes. Elle se colle, décide de poser sa tête et lentement, les mains du chanteur se glisse contre elle. Une étreinte est alors émise. Ne pas savoir exactement pourquoi elle s'excuse mais vouloir la rassurer. Tu sais, je ne nous ai pas encore inscrit alors, laisse tomber. C'est pas important. Je ne voulais pas te faire stresser avec ça. Être certain que ce n'est pas pour cette raison qu'elle se comporte de cette façon mais vouloir lui laisser une chance de se racheter et de s'attacher à quelque chose, si elle veut prendre esquive et changer de sujet. Peut-être que son couple bat de l'aile depuis quelques jours et le fait d'y penser la rend malade. Ne pas espérer de malheur à la belle, désirer uniquement ce qu'il y a de meilleur pour elle.

Beomgyu, un homme absolument parfait sous tout rapport. Du moins pour la jeune femme. Celle-ci, peut-être jeune, peut-être trop indécise, pas forcément très expérimentée, ne peut que se demander ce qu'il se passe dans la tête du brun qui ne lui a jamais vraiment dit ce qu'il ressentait pour elle. Pourtant elle le voit. Aujourd'hui, en tout cas, elle le voit. Elle sait. Parce que ses gestes, ses paroles et ses actes ne sont possibles que si il en pince pour elle. Alors elle décide de se lancer. Comme si elle avait oublié tout ce qu'il se passait dans sa vie. Toutes les personnes dans sa vie. Comme si son frère n'allait pas dire quoi que ce soit à part : "C'est bien." ou "Tu t'es planté, mais je t'aime.". Ce n'est rien. Ce ne serait qu'un baiser, après tout. Pour savoir si tout cela était dans sa tête ou complètement réciproque. Et l'explication des excuses arriverait sans doute après. Ou avant. Qui sait ?

Alors, elle lève la tête, regarde le beau brun et lui dit : "J'ai...je ne suis pas stressée par cette inscription. Au contraire ça me donne très envie. Parce que je passerais encore plus de temps avec toi. Et c'est tout ce que je demande...". Bahi baisse alors la tête vers le torse de son soit disant ami, avant de regarder ses lèvres et de demander : "Est-ce que tu veux bien...que je t'embrasse ?". Bien sûr, elle se doute que cette demande serait bizarre, voire difficile à entendre. Peut-être qu'il allait la rejeter, même. Dire "non". Mais si il le faisait, alors elle lui dirait qu'elle n'a pas de petit-ami. Et s'il refusait encore, elle lui dirait qu'elle est désolée et qu'elle a mal perçu ses actes.

Pourtant, là, en cet instant, elle sait qu'elle ne peut revenir en arrière après cette demande. Mais elle l'a faite, parce qu'elle en avait envie. C'était aussi simple que ça. Depuis des semaines ou même des mois. Elle avait envie de sentir les lèvres de Beom, certes un peu plus âgé qu'elle, mais qui l'attirait tellement. A tel point que cela lui faisait peur. Mais lui, était-il possible qu'il ai peur ?

Aimer chaque câlins, chaque intentions qu'elle donne. Chacune des petites conversations que l'on peut avoir avec elle, est marquées au fer rouge dans l'esprit. S'attacher beaucoup plus que l'on aurait pu penser à ce petit bout de femme et en devenir totalement accros. Ne pas voir la ressemblance avec le frère, la trouver bien plus belle, bien plus mature pour son âge. Peut-être est-ce l'amour qui rend fou, qui rend aveugle. Qui rend dingue au point de se foutre du frère et de tenter une mince approche vis à vis celle que le coeur a choisi. L'embrasser sur la joue. Manière anodine mais en même temps, qui prend un courage au jeune chanteur pour le faire. Ne pas être bien à l'aise avec certains points de la vie, comme celui-ci. Être sorti avec une fille, il y a quelques mois. L'avoir aimé. Avoir cru l'aimé, les mots justes. Ne pas vouloir recréer un autre malaise envers Bahiyyih. Être pris dans ce malaise de sa non réponse et rester ainsi, dans les vapes quelques instants. Lui tendre la bouteille, lui mentionner que c'est elle qui a gagné le jeu. Ne pas vouloir se prendre la tête avec elle pour quelque chose d'aussi ... Stupide ?

Lui parler du concours, de ce qu'on aimerait faire avec elle. Si le copain est d'accord, bien entendu. Ne pas vouloir passer par-dessus et passer du temps en compagnie de sa petite amie si lui, ne désire rien savoir comme tel. Ne pas être là pour causer des problèmes aux autres, surtout pas à elle. Vouloir la voir sourire, rire et non se mettre dans l'état qu'elle produit devant soi. La laisser s'exprimer quelques secondes, pas plus d'une poignée, avant de soupirer. Ne pas être en accord avec ses larmes, la trouver tout de même magnifique même lorsqu'elle pleure mais ne pas comprendre pourquoi cet état soudain arrive. À cause de l'inscription ? Pour ne pas lui en avoir parlé avant ? Se sentir soudainement mal, se demander s'il est possible d'annuler. De reprendre les inscriptions et de simplement tout effacer. Ne pas vouloir se produire avec quelqu'un d'autre qu'elle. Sentir leur complicité depuis le début et la trouver magnifique. Aimer passer du temps avec les autres garçons mais avec elle, les choses sont plus simples ... D'un seul côté. De l'autre, tout est beaucoup plus compliqués, manque de temps mais non d'envie. Avoir l'impression, depuis des semaines, de vivre sans dessus dessous lorsqu'il est question d'elle et de son entourage. Savoir qu'on devrait parler à Kai bien avant mais avoir un retient pour le faire. Ne pas savoir comment il pourrait prendre le tout. Et détester les idées noires qui accompagnent facilement les pensées lorsque cette famille arrive dans la discussion.

Elle s'exprime, la laisser aller. Poser son regard vers elle, comprendre que ce n'est pas l'inscription, la cause de son état. Peut-être un copain trop jaloux, trop entreprenant. Le comprendre ça aussi. Savoir que si elle serait sienne, la jalousie pourrait créer des problèmes au sein de tout ce qu'elle pourrait toucher. Toucher, parler, trop s'approcher. Être un être jaloux de nature, ne pas vouloir la partager avec quelqu'un. Même si on le doit ... Continuellement.

Cligner des yeux plusieurs fois, essayant de capter chaque parole qu'elle a pu produire. Chaque mot qu'on a saisis et que pourtant, on aimerait avoir confirmation. Pourquoi ? Répondre à sa question par une autre question, rester un peu sous le choc de la sienne. Ne pas comprendre pourquoi, ni même ... Pourquoi ? Rester là, devant elle, l'esprit un peu ... Vide de sens ? Ne plus penser à rien, seulement à sa question et à sa propre question à la suite. Se trouver stupide, ne pas savoir trop quoi lui dire ensuite. Et puis ... Se lancer. Lentement, mais se lancer tout de même. Oui ... Oui, pourquoi pas ? La tête qui se tourne, lui présenter sa joue droite. Avoir peur d'avoir saisis sa vraie question ... Ou plutôt de s'être trompé. De prendre ses paroles pour quelque chose et qu'au final, avoir espéré peut-être trop d'elle. Se dire qu'en lui tendant sa joue, on ne dit pas non, on ne dit pas va t'en. On laisse un espace entre les deux mais on ne lui refuse rien non plus. Continuer de garder en tête l'existence de ce copain. L'existence de ce frère ainé. L'existence de sa question mais surtout, l'existence du coeur qui s'emballe, certainement trop fort, certainement qu'elle peut entendre. Qui s'emballe, bat trop fort, fait un vacarme infernale dans ses propres oreilles. Assez pour faire déglutir le chanteur.