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Croisant les doigts devant lui, se redressant confortablement sur son siège, l'homme se munit de son plus beau sourire avant de gesticuler vers son interlocuteur pour débuter la discussion avec lui. Tout cela avant que les caméras ne commencent à filmer, bien sûr. C'est ainsi qu'il apprend les détails les plus croustillants, loin des yeux du publique.
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Contrairement à ce que nombre d'Occidentaux peuvent songer, la vie en Corée du Sud est loin d'être aussi féerique qu'un drama. Les Coréens restent encore ancrés dans leurs traditions et surtout, nombre de stéréotypes. Je ne leur en veux pas. Ils ne sont pas les seuls. Toutefois, j'amène ce fait, car je n'aime pas parler de la discrimination que j'ai pu subir enfant ou des nombreuses insultes que mon père, Nigérien, reçoit parfois. Je ne veux aucunement me poser en victime d'où mon introduction. Mais les anciens se fascinent souvent pour mes ancêtres maternels. Descendante du clan Cheongju Han, on m'a donné son nom à ma naissance pour mon intégration, mais aussi pour que celui-ci perdure quand j'aurai ma propre progéniture. Vous ignorez le passé de ce clan ? Je pourrai en parler avec fierté pendant des heures, mais sachez que six reines coréennes en étaient issues.


Les médias ont légèrement parlé de ma relation avec la talentueuse DeVita. Mais notre histoire n'était pas faite pour durer. Je pense que nous sommes allés bien trop vite...Il faut dire que je suis un grand romantique, assez poétique et je n'ignore point que certaines demoiselles préféreraient l'archétype du mâle. Je suis certes musclé, j'aime le sport, mais j'estime ne pas avoir à prouver ma masculinité. Écoutez une vidéo de l'ancienne rappeuse Grace et vous comprendrez ce que la majorité des femmes asiatiques attendent d'un homme... Enfin je parle, encore et toujours pour vous cacher mon plus grand point faible en amour : ma timidité. Je suis incertain de plaire, je crains de ne guère comprendre celle qui fait battre mon cœur et je n'ose pas déclarer ma flamme ou faire le premier pas. Mais rêveur, je m'estime encore jeune et un jour, je trouverai cette fleur qui aimera que je l'aime telle la plus précieuse des perles tout en me rendant cet amour que je lui porterai.


Ma carrière ne cesse de s'améliorer. Par là, j'entends que j'explore de nouveaux horizons ces derniers temps. J'ai commencé le mannequinat quand j'avais seize ans. En toute franchise, je faisais déjà mes un mètre quatre-vingt-onze et c'est sûrement ce qui a fait que l'on m'a remarqué. J'hésitais à l'époque à devenir footballeur, mais finalement, le destin en a décidé autrement. Petit à petit, je suis apparu dans de nombreuses émissions. Je craignais que ma mixité créée des scandales, mais bien au contraire, celle-ci a intéressée avant que le sujet ne s'écoule. J'étais entre temps devenu un showrunner apprécié, je n'aime pas me vanter, mais il est toujours plaisant de savoir que votre personnalité prime sur votre physique et qu'on désire vous voir régulièrement à la télévision. D'ailleurs, depuis quelque temps, j'essaie de devenir acteur. J'ai eu un rôle principal dans une série Netflix mais en dehors de cela, je n'ai que des apparitions dans des MV ou des petits rôles. Toutefois, je garde espoir que ma carrière dans ce domaine s'épanouira.

Surpris quand on m'a proposé de devenir mannequin ? Vous ne pouvez imaginer à quel point la situation m'a paru irréaliste. Depuis l'enfance, j'avais l'habitude d'avoir peu d'amis. Si la nouvelle génération de Coréens est ouverte d'esprit, leurs parents le sont moins. Et les quelques camarades que je me faisais dans les écoles où j'allais se faisaient gronder par leurs mères quand ils jouaient avec moi. Alors qu'on me propose de représenter des marques...Oui, nous avons d'abord cru à une arnaque. Vous auriez dû voir mes parents quand nous nous sommes présentés à l'agence pour la première fois ! Le clan Han porte bien son nom, même quelques-unes de mes tantes étaient présentes. On a fêté mon premier succès en sortant des locaux et nous avons même invité le reste de la famille à passer le week-end à la maison pour me souhaiter un bel avenir dans le mannequinat. J'étais une fierté! Même pour mes grands-parents encore au Niger. À seize ans, j'ai donc commencé à sortir de ma timidité grâce à ce que j'estimais être alors un simple petit boulot. Je ne m'imaginais point continuer une fois le lycée terminé. Toutefois, j'ai déçu mes parents en ne continuant pas mes études. Mais même si j'aime faire rire autrui et me montrer sûr de moi quand je défile, je suis un jeune homme modeste et je n'ai jamais pensé être assez intelligent pour devenir médecin ou ingénieur. Mes autres passions sont le sport, le football notamment et l'art. J'écris et je peins. Il paraît que je serais du type ISFJ, un être sensible et polyvalent. Je pense que ça me convient parfaitement. Oui, vous avez raison ! J'ai été le premier modèle métisse en Corée. Et on me nomme "le représentant de la mixité" dans certains médias. C'est un véritable honneur mais vous ne m'entendrez jamais m'en vanter. Je n'en vois pas l'utilité. Je préfère continuer à lutter pour une meilleure intégration des enfants issus de parents non-coréens. Je ne suis pas vraiment timide, bien au contraire et je profite de mes capacités sociales pour aider autrui ou garnir mon téléphone de nouveaux contacts.


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Il hoche la tête avant de faire signe à son invité de se diriger vers le plateau, pour débuter la vraie interview qui ne comportera pas toutes ces informations.