L’enfer entre quatre murs. Cette fausse impression de maturité puisqu’il a maintenant 27 ans. Malheureusement pour Dokyeom, il a apprit avec horreur que vivre seul est le pire de ses cauchemars. Maknae de sa fratrie, grandi avec l’amour de ses parents et de sa sœur. Puis, éjecté avec d’autres trainees, près d’une vingtaine dans le même dortoir puisque les membres de Nu’est étaient avec eux à cette époque. Les années ont passés et progressivement leur logement devenait plus large, plus convenable pour un nombre si élevé d’individus. Jusqu’à ce qu’il décide, un peu sur un coup de tête, inspiré par Mingyu et d’autres membres, de simplement s’acheter son coin à lui. Grave erreur, dès la première nuit, le chanteur en a presque fait une crise d’angoisse de se savoir séparés de ses frères. Désormais, DK ne sait pas trop comment revenir en arrière. Est-ce seulement possible? Il témoigne de son mal être à plusieurs membres, mais tous le prenne en riant et en lui tapotant le dos. Seokmin ne sait plus comment leur dire qu’il veut revenir dans son ancienne chambre de l’un des étages de leur dortoir. Surtout, qu’on le prenne au sérieux. Peut-être que c’est pour cela qu’il fait désormais des rêves plus turbulents, qui se réveille au milieu de la nuit. Cela commence à l’inquiéter de plus en plus.

Ce soir, l’angoisse recommence à lui prendre au ventre. Plutôt que d’en parler à un de ses frères comme il aime le faire, le main vocalist garde cette désagréable sensation pour lui comme les autres lui disent que ce n’est pas très grave de toute manière. Ayant à moitié mis son hoodie par paresse ainsi que par caprice, il termine de ranger sa cuisine en fredonnant pour lui-même. La sonnerie pour indiquer qu’on voulait lui parler depuis le hall d’entrée le surprend, comme jamais personne n’était venu le visiter jusqu’à présent. Seungkwan avait voulu une fois, mais finalement c’est DK qui s’était rendu directement chez lui. En voyant son leader via la caméra, son cœur manque un battement sous la joie démesurée de cette visite à l’improviste. Pour ne pas lui crier dans les oreilles avec sa voix d’enfant excité le jour de Noël, Dokyeom lui autorise le passage aussitôt. Puis, viens l’attente qui lui semble interminable avant qu’on sonne directement à sa porte. Le plus jeune se jette sur la serrure et s’empresse d’ouvrir. L’urgence de lui sauter dessus pour un câlin est impérieuse. Sauf que S.Coups a les mains pleines, alors le gamin danse sur ses pieds, balançant son poids d’un côté à l’autre, dans l’espoir d’une opportunité de réconfort. DK finit par s’emparer vivement du sac (assez lourd) et de courir avec afin de le déposer aussi délicatement qu’il le peut sur le comptoir.

Au moment de revenir, comment décrire la situation autrement qu’un taureau qui fonce à vive allure vers Seungcheol. Son genou, merde oui, son genou. S’arrêtant dans son élan, le 97 décide de faire la seule chose qui lui semble logique afin de protéger Coups de son ardeur affective : le soulever dans ses bras. Sauf qu’il a pris du muscle à cause de la réadaptation. Donc Dokyeom lâche une plainte sonore car son dos est en feu. Bon d’accord, reposons papa par terre. Par contre, pas question de le lâcher. Scotché à lui, deux bras de pieuvres et une jambe même levée pour l’enrober encore plus fermement, des larmes commencent à couler toutes seules, bien hors de son contrôle. « Je suis tellement content que tu sois là, hyung! » Oui, ça se voit. Se mettant à présent à pleurnicher dans le cou de son leader, l’émotion est bien trop forte pour la refouler plus longtemps. « Je m’ennuie de vous tous. Je n’aime pas ça ici, tout seul, sans vous. Mingyu, Hoshi-hyung, Jun-hyung, Vernon, même si je leur dis, ils ne me croient pas. Je veux être avec vous, comme avant. » Reniflant abondamment, la chaleur de leur étreinte lui permet au moins de calmer son anxiété qui aurait pu exploser dangereusement.

Depuis leur première rencontre alors qu’ils étaient trainees, Seokmin se souvient de la passion de Seungcheol à vouloir maintenir l’harmonie entre eux. Avant même qu’on le désigne comme leader le jour de leur début, son hyung était la colle qui les maintenait soudée. Si Coups c’était rendu directement à la gare pour aller chercher Hoshi, DK était arrivée pour la première fois chez Pledis avec ses parents. Il avait peur, mais le sourire de Seungcheol avait permis qu’il se calme. Onze ans plus tard, le réconfort que le rappeur peut lui offrir est toujours présent. Si Dokyeom est un soleil irradiant chaque pièce, il lui faut la stabilité de Coups pour le maintenir à son meilleur. Son rôle au sein de Seventeen va bien au-delà d’un titre. Ils sont une famille et ils s’aiment sincèrement. DK compte rester avec ces douze frères pendant encore deux cents ans! Quand le général leader lui pose sa première question, le plus jeune renifle quelques coups afin d’éviter de mettre de la morve partout. Il s’est suffisamment calmer pour au moins ne plus sangloter. De sa manche, Seok essuie ses joues en regardant son grand frère dans les yeux. « Je ne sais pas. » La vérité, même si elle est complètement stupide. Il ne peut faire autrement que de l’admettre. Pourquoi n’a t-il pas été voir Coups le premier et dès le début de ses symptômes de mal-être? Hochant la tête verticalement, DK sait bien que ça n’embête jamais Cherry quand on va lui parler de ses soucis.

Docilement, le chanteur suit Coups, heureux d’avoir cette main qui le guide dans son état d’incertitude. La cuisine étant visible depuis l’entrée, l’aîné n’a donc aucun mal à s’orienter dans l’appartement bien qu’il s’agisse de sa première visite. DK n’est pas d’une grande aide actuellement, donc l’initiative de Coups est bienvenue. Venant s’asseoir à un tabouret à proximité du comptoir, cela ne le dérange nullement que son ami fasse comme chez lui. Le verre qu’il lui apporte trouve sa main doucement, puisqu’il tremble quelque peu sous les vives émotions qui le traverse. « C’est vrai? » Pourquoi est-il surpris que Seungcheol soit comme lui? Songeant à ses conversations avec les autres membres de leur groupe, un détail lui tiraille l’intérieur comme une épine. « Mingyu dit qu’il s’ennuie de nous, mais qu’il est mieux maintenant qu’il vit seul. » Bon, il reprend librement ses paroles, donc il ne s’agit pas d’une citation fidèle. Toutefois, cela résume bien le sentiment de certains de leurs frères. La proposition de faire moitié-moitié apporte des étincelles d’espoir dans les yeux du plus jeune. « J’aimerais essayé ça. Je me sens vraiment trop mal ici. C’est un chouette appartement! Près des commodités. Ce n’est pas ça le problème. C’est simplement… trop vide. Les centaines de cartons dans la chambre de Vernon. La toux de Jeonghan. Les tableaux géants ultra narcissiques de Mingyu. Le rire de Dino. L’odeur des hotpot de Jun. La sonnerie du téléphone de Seungkwan. Les jeux vidéos de Wonwoo. Ta princesse Kkuma qui dort dans son petit lit près de la télévision. Même les ronflements de Hoshi me manque! » Les larmes reviennent dans ses yeux, mais des larmes de bonheur en songeant à toutes ses choses à propos des autres et plus encore. « Tu serais vraiment près à ce que j’aille vivre avec toi si rien ne fait? » DK est assez surpris que son leader veuille sacrifier sa liberté acquise pour lui. Buvant une gorgée de l’alcool, sa réaction est de fermer fortement les yeux puis d’expirer bruyamment après avoir avalé. « C’est pas la bouteille que tu m’avais offerte, en plus? J’avais oublié comment tu aimes les trucs forts. » Oh, il va s’y faire. C’est toujours la première gorgée qui est la pire.

Est-ce qu’il se sent materné par Coups, absolument. Est-ce qu’il a envie que ça s’arrête, pas vraiment. Seokmin est séparé de ses parents depuis d’adolescence, comme chacun des membres de Seventeen ainsi que la très grande majorité des trainees de l’industrie. Ainsi, plutôt que d’être un manager, son CEO ou toute autre figure adulte qui l’entoure depuis cette période, Seungcheol est l’ancre qui permet de stabiliser sa vie et ses émotions. Au fond, ils n’ont que deux années de différence, mais la personnalité et les responsabilités que son aîné prend volontairement depuis les premiers balbutiements du groupe déterminent leur dynamique. Ils s’entraident aussi de bien des façons. DK n’est pas aussi aveuglément positif que Mingyu, juste assez optimiste pour balancer le pessimiste de son leader. Ce duo est donc un excellent équilibre, bien que tous les deux soient les plus peureux de Seventeen. Cela ne les rend que plus humain. Si Dokyeom est davantage un consommateur social d’alcool, se saoulant à l’ambiance plutôt qu’à ce qu’il boit, cela ne l’empêche pas d’avaler le liquide qu’on verse pour lui. Son corps le regrette souvent, en particulier sa voix dont il prend soin comme la prunelle de ses yeux. DK fait même une fixation sur l’instrument qui habite sa gorge. Personne ne lui demande de s’échauffer dès le matin pour un concert, de prendre autant de suppléments ou de fréquemment visiter l’ORL pour visualiser la santé de ses cordes vocales. C’est par un souci d’être optimal pour ses frères et leurs fans. Pour ne décevoir personne. Voilà pourquoi demain il risque de passer des heures à chouchouter sa voix pour compenser pour l’alcool en compagnie de Seungcheol.

Le fixant avec des yeux mouillés, les mots de S.Coups sont un véritable câlin à son âme. Ne pouvant faire autrement que de le transposer à la réalité, le plus grand s’empare du plus musclé dans une étreinte brève et joyeuse. Sa tête se frotte même contre celle de l’autre coréen pour accentuer son affection envers lui. Pas besoin de le dire verbalement, le remerciement vient avec ses gestes. Maintenant que son otage de câlin est libéré, DK ose une nouvelle gorgée en étant un peu plus à l’aise avec la force du breuvage. « Tout ce que je bois tout seul c’est un peu de bière, honnêtement. Même le vin, je n’en consomme que si je suis avec quelqu’un d’autre. En vérité, j’ai l’impression que c’est toujours parce qu’un autre me demande de boire que je bois. » Réfléchissant à haute voix, cela lui semble logique de ne pas entretenir des comportements déviants avec l’alcool. Il n’a pas vraiment besoin de cela pour se sentir plus heureux. Son truc à lui, c’est la compagnie des gens. À la proposition de son leader, les yeux de gamin du chanteur s’ouvrent très grands. « C’est vrai, tu veux rester!? » En effet, il y a Kkuma, mais il y a aussi quelqu’un d’autre. « Tu peux demander à ton frère qu’il passe la voir ou même la prendre avec lui. C’est déjà lui qui est son babysitter quand on est ailleurs. » Ailleurs dans le sens tournées, voyages, tournages, etc. Le fils aîné des Choi est habitué à la chienne, même s’il oublie parfois de la conduire chez le toiletteur. Personne ne fait les choses aussi bien que Coups hyung, après tout. Surtout pas pour sa fille.

À sa remarque suivante, son sourire s’agrandit naturellement avant de s’effacer brutalement. Aplatissant l’une de ses mains sur la bouche de Coups, l’autre le pointe avec avertissement. « Hyung, je t’aime, mais si tu es possédé par l’esprit de Soon, je n’aurais d’autres choix que de te lancer un ou deux oreillers sur la caboche. » Il est sérieux, pouffant de rire assez immédiatement malgré tout. Libérant son invité dans les secondes qui suivent, DK sait très bien qui gagne toujours à bras de fer dans leur groupe (non ce n’est pas Mingyu). « Tu me donnes faim simplement à mentionner la nourriture! Tu nous as amené quoi, d’ailleurs? » Soudainement curieux, c’est un excellent signe de le voir distrait ailleurs que dans ses émotions parfois trop fortes. S’approchant maintenant du sac, le plus jeune y faufile une main pour voir ce qu’il y a à l’intérieur avant même qu’on lui explique.