______________________________________________________
Croisant les doigts devant lui, se redressant confortablement sur son siège, l'homme se munit de son plus beau sourire avant de gesticuler vers son interlocuteur pour débuter la discussion avec lui. Tout cela avant que les caméras ne commencent à filmer, bien sûr. C'est ainsi qu'il apprend les détails les plus croustillants, loin des yeux du publique.
______________________________________________________Mais la famille alors, est-ce que ça va?
Seonghwa hoche la tête en passant sa main sur sa nuque, un peu gêné, ce n’est pas qu’il n’a pas envie de répondre, mais parler de sa famille ce n’est pas son fort. Peut-être parce qu’il n’y a rien à dire, parce qu’il n’y a personne de plus normal que ses parents et la vie qu’ils ont mené. Jamais rien d’aussi drôle, jamais d’anecdotes à faire rire l’assemblée «
ça va… ». Le producteur a bien envie de poser la question en retour mais il sent que la gêné revient. Habituellement, il n’est pas du genre à entrer dans des détails, jamais véritablement du genre à s’intéresser à d’autres il faut dire. Sans être méchant, sans être mesquin, simplement dans sa bulle - parfois trop - à faire sa musique et à profiter de la popularité et de la stabilité que cela lui procure. Son entourage est restreint et il a de bonnes raisons pour ça après tout, car moins on se lit aux autres moins on a mal au bout du compte, du moins c’est ce qu’il se dit parfois «
ma nièce a apprit à lire, c'est impressionnant à cet âge là… », véritable amour de sa vie, sa nièce, la fille de sa sœur, comme toutes les femmes de sa famille, les piliers de son existences qui l'ont toujours couvert d'amour sans pour autant le laisser prendre la grosse tête.
Comment se porte la vie amoureuse?
Seonghwa lance un regard en coin à l'animateur, son sourire venant enfin se poser sur son visage jusqu'alors un peu fermé. «
je vois ce que tu fais là... » le rire sorti tout seul et le producteur passa ses mains dans ses poches, se balançant d'avant en arrière, le regard perdu dans une rêverie douce. Gray, c'était un nom qui inspirait confiance à beaucoup d'artistes féminines, il le savait, on l'appréciait, on le trouvait pas mal, il produisait bien, et pourtant il n'en avait jamais profité, auprès d'aucune d'entre elles. Sa véritable histoire d'amour avait pourtant été exposée au grand jour, démentie pour se protéger lui et elle. La vague était passée, les paparazzies leur avait foutu la paix et puis c'était revenu, créant un nouveau scandale, ou plutôt une sorte d'évidence, comme si '
tous le monde le savait au fond'. Et puis... son grand amour l'avait quitté, et lui il s'était senti un peu laissé sur le bord de la route pendant qu'elle continuait son chemin, et ce n'était pas si grave au fond juste un peu doux amer. "
J'ai jamais été aussi célibataire de ma vie..." fini t-il par dire avec un rire léger.
On entend souvent parler de votre carrière, mais comment se porte t-elle vraiment dites moi?
«
Plutôt bien ! » le ton de Seonghwa est léger, comme toujours lorsqu’il parle du travail, seul élément de sa vie qui le passionne, composant partout et tout le temps, sur son ordinateur portable à ses côtés, les notes venant naturellement au bout de ses doigts. Petit prodige du piano dans son quartier, simplement encouragé par sa famille car au font ‘
il ne sait rien faire d’autre’. Pas besoin de sortir en boîte, la musique y est trop cacophonique alors il la compose. C’est comme ça qu’il a construit sa vie. Derrière son nom de scène des centaines de titres, naviguant dans tous les gens de la Corée du Sud, ne faisant aucune distinction, pour aucun style de musique. «
les projets sont chouettes en ce moment. » et ce n’était pas peu dire, avant quarante ans, il se retrouvait à avoir la charge de la direction artistique musical de Ballerina, un drama qui avait eu son petit succès. Maintenant, il fallait passer à un nouveau chapitre de sa vie «
On est quelqu’un à quitter AOMG, je vais monter ma propre agence, ça va me permettre d’avoir encore plus de liberté au final. » un large sourire s’affichât sur le visage du rappeur «
mais on va certainement en parler pendant l’émission non ? »
Parfois, la célébrité c'est dure. On sait tous que ce n'est pas évident. Surtout lorsque les revues se permettent de critiquer nos choix
Penser à tous ce qui l’avait amené à cet instant présent n’était pas particulièrement douloureux. Il se retrouvait à réfléchir un instant. Les soirées à préparer Show me the money, els rencontres qu’il y avait fait, les journées voire semaines entières dans les studios à enregistrer, la montée de sa popularité, ses albums – bien que peu nombreux – et surtout toutes les collaborations qui lui avait permises de devenir un peu célèbre, bien qu’aimant rester dans l’ombre d’autres noms plus grands que le sien.
«
Je crois que je n’ai pas à me plaindre, c’est peut-être parce que j’essaye de rester naturel au fond. » certains de ses amis avaient été critiqué, et lui par écho à la proximité qu’il entretenait avec eux, mais au final rien n’avait entaché sa réputation, car il restait simplement le gars qui faisait de la musique pour un peu tous le monde, tout le temps. Peu de gens connaissaient son véritable visage, celui de quelqu’un qui aime plaire, qui aime être aimé et qui reste plus secret qu’autre chose. Un travailleur acharné qui aurait pu succomber à l’appel de la célébrité mais qui continuait de dépenser plus d’argent dans le matériel de son studio qu’autre chose. Son malaise, ses doutes, ses craintes, il le dépensait à la salle de sport, entre potes avant de rentrer chez lui et dormir en essayant d’oublier qu’il avait peut-être laissé passer la chance de sa vie d’aimer aussi pleinement qu’il aurait souhaité être aimé. «
Tant que l’on continue de me donner des contrats et que je peux faire de la musique, je suis heureux. »
______________________________________________________
Il hoche la tête avant de faire signe à son invité de se diriger vers le plateau, pour débuter la vraie interview qui ne comportera pas toutes ces informations.